Une nuit, comme je ne pouvais dormir, j'ai ouvert la radio au milieu d'une chanson...
...
Pour avoir si souvent dormi
Avec ma solitude...
... et je me réveillais tout à fait, je voulais écouter...
Quand elle est au creux de mon lit
Elle prend toute la place
Et nous passons de longues nuits
Tous les deux face à face
---------------------------------------------------
Non, Non, je ne serai jamais seul
Avec ma solitude...
C'était fini et l'émission continuait avec autre chose. Qui a chanté? Quelle était cette chanson? On n'en souffla mot et déjà la musique, les mots m'échappaient et j'en faisais mon deuil. Il se passa des mois avant qu'un jour le disque de Serge Reggiani me rende la chanson de mon insomnie... Non, non, je ne suis jamais seul avec ma solitude... C'était comme si je rattrapais un rêve, perdu comme tous les rêves, qu'on me le racontait, que je le cernais. Pouvoir répéter un rêve à volonté, quel beau cadeau! A propos, ce rêve, en plus de Serge Reggiani, est signé G. Moustaki.
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Pour avoir si souvent dormi
Avec ma solitude...
... et je me réveillais tout à fait, je voulais écouter...
Quand elle est au creux de mon lit
Elle prend toute la place
Et nous passons de longues nuits
Tous les deux face à face
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Non, Non, je ne serai jamais seul
Avec ma solitude...
C'était fini et l'émission continuait avec autre chose. Qui a chanté? Quelle était cette chanson? On n'en souffla mot et déjà la musique, les mots m'échappaient et j'en faisais mon deuil. Il se passa des mois avant qu'un jour le disque de Serge Reggiani me rende la chanson de mon insomnie... Non, non, je ne suis jamais seul avec ma solitude... C'était comme si je rattrapais un rêve, perdu comme tous les rêves, qu'on me le racontait, que je le cernais. Pouvoir répéter un rêve à volonté, quel beau cadeau! A propos, ce rêve, en plus de Serge Reggiani, est signé G. Moustaki.
Elsa Triolet, Lettres Françaises, 20 février 1968